Surprise pour Claude Lafitte qui n’attendait pas autant de monde à son invitation ! Le bruit avait couru que cette randonnée à Fargues nous donnerait l’occasion de voir ses collections.
Surprises pour les 15 participants qui ont beaucoup vu et appris.
Partis du quartier Boucou vers la vallée du Bahus aux nombreux moulins par un joli chemin, nous sommes remontés sur le plateau et avons emprunté l’un des nombreux (il y en a jusqu’en Limousin) "Chemin Henri IV". Celui-ci a été parcouru par le roi de Navarrre de Pau à l’Albret, et peut-être Paris… Après une nouvelle traversée de bois aux essences variées, nous avons découvert sur son tumulus l’Allée couverte de Fargues.
Les allées couvertes étaient des monuments funéraires du néolithique où plusieurs dizaines de corps étaient inhumés. Il s'agissait de sortes de caveaux d'une tribu ou d'un village. A la différence des dolmens, les allées couvertes, bien que mégalithiques, se composaient d'une seule galerie allongée, aux parois parallèles et supportant une série de dalles de couvertures. L'allée couverte de Fargues n'a conservé que la galerie allongée.
C’est une sorte de cromlech Un cromlech est un monument mégalithique préhistorique ou protohistorique constitué par un alignement de monolithes verticaux (menhirs), formant une enceinte de pierres levées
Autres mégalithes des Landes.
Les cartes et certains sites qualifient ce monument de vestige romain, ce qui surprend !
Claude nous a raconté la légende liée au nom de Pithié : Ce serait en référence au nom patois d’un type de récipient. Une des pierres est creusée d'un trou qui se remplit d’eau (et de feuilles…) qui aurait des vertus bienfaisantes contre les verrues et autres maladies de peau…
Au quartier Boucou, Claude nous a montré l’endroit où seraient enterrés deux soldats anglais de l’armée de Wellington, en lutte contre celle de Napoléon 1er. Ces deux soldats ayant volé des oies auraient été tués à coups de bâton par les fermiers, teigneux paysans de Boucou!
L’école de la République ne nous ayant pas appris l’histoire locale, voici quelques éléments du contexte :
La guerre d'Espagne - celle de Napoléon Ier - est parmi les épisodes les moins glorieux de la période napoléonienne. La défaite des troupes françaises, en 1813, face à une coalition anglo-hispano-portugaise amène celle-ci à pénétrer au Pays basque et en Béarn.
Début 1814, alors que Napoléon 1er se bat dans l'Est de la France contre les Prussiens, les Russes et les Autrichiens, l'une des dernières aventures de l'Empire est en train de se jouer dans le Midi, où s'affrontent deux chefs de guerres, aussi rusés et ambitieux l'un que l'autre. A la tête de la coalition, le marquis de Wellington vient de chasser de la péninsule ibérique le maréchal Soult et son "armée d'Espagne" qui reflue de Bayonne à Orthez, Aire-sur-l'Adour, Tarbes et finalement Toulouse. Les "Alliées" et les Français vont encore s'y affronter durant une longue et sanglante journée, dans l'une des dernières bataille de l'Empire avant Ligny et Waterloo, plusieurs jours après la chute de Paris et l'abdication de l'empereur.
Wellington, chef des alliés, bloqués sur Bayonne, va tenter de franchir la ligne du gave de Pau, en aval d'Orthez. Il va se heurter là à ce qui reste de l'armée d'Espagne (armée du Midi), commandée par le maréchal Soult, duc de Dalmatie. Des faubourgs du Pont Vieux d'Orthez jusqu'aux hauteurs de Saint-Boès, en direction de Dax, va se dérouler le 27 février 1814 une bataille - mineure certes - mais qui fera plusieurs milliers de morts et blessés dans les deux camps.
Février 1814. L'armée du maréchal Soult a été battue aux batailles d'Orthez et d'Aire; ses officiers ont perdu confiance, ses conscrits ont fui l'armée, ses vétérans ont été dispersés, et ses magasins ont été capturés. Soult se dirige alors vers Toulouse pour opérer une jonction avec l'armée de Suchet en provenance de Catalogne.
Le combat d'Aire sur l'Adour : Après sa défaite à Orthez, Soult se replie sur Aire-sur-l’Adour. Le 2 mars, il est sur la rive sud de l’Adour, tandis que les Anglais remontent le long de la rive droite. Alors qu’il les surveille, il est surpris par la colonne de Wellington arrivant sur la rive gauche et doit faire retraite en hâte.
En mars 1814 le duc de Wellington avait établi son quartier général à Aire sur l'Adour à la poursuite de l’Armée du Midi commandée par le maréchal Soult
Cette campagne de Gascogne du futur vainqueur de Waterloo, après une nouvelle victoire à Toulouse, s'achève lorsque Napoléon Ier abdique, en avril 1814.
Autres sources:
Campagne de Soult
Campagnes 1814 - 1815
Un résumé de la campagne de l'armée des Pyrénées 1914 - 1915
Nicolas_Jean-de-Dieu_Soult , Soult
Vous connaissez probablement des musées qui promettent énormément par leur bâtiment et leur publicité… Les granges de Claude Lafitte ne paient pas de mine, mais recèlent des trésors.
Claude, la retraite venue, s’est épris de voitures anciennes, à chevaux et à moteur. Il a chiné, réparé et restauré de nombreuses voitures à cheval. Nous avons pu en voir une dizaine. En automobile, il est plutôt spécialisé en Citroën et possède plusieurs 2CV dont certaines roulent régulièrement. D’autres attendent une restauration ou fournissent des pièces. La plus belle est une C4 (modèle de 1928) qui sort pour les grandes occasions. Je ne saurais vous citer tous les modèles, de plusieurs marques...
La visite du grenier et de l’atelier est aussi époustouflante d’accumulations, de projets. Elle donne une idée du travail nécessaire à une telle œuvre.
Aux murs sont accrochés une multitude d’objets anciens : accessoires d’attelages, outils, lanternes et maintes choses. La collection la plus originale et la plus poussée est celle de sacs de jute ayant contenu toutes sortes de denrées (blé, farine, riz, engrais, etc.) imprimés aux marques des moulins d’ici et d’ailleurs, de divers continents !
Un objet énigmatique nous a laissés dubitatifs, comme le maître des lieux: il ressemble un peu à une pompe à vin sur chariot, avec un petit moteur à essence, un piston, mais aussi une sorte de bombonne en verre agitée par le mécanisme… Avis aux amateurs !
Noël émerveille les enfants, nous avons été émerveillés avant l’heure !
Avant de nous quitter et remercier chaleureusement notre hôte, Marie-Claude et Danielle nous ont fait déguster en avant-première leurs confiseries de fêtes.
Si le maître des lieux le veut bien, nous y reviendrons un dimanche pour que tous nos randonneurs jaloux voient ces trésors…
L'album photo!
jeudi 20 décembre 2007
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