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vendredi 11 janvier 2008

Aire sur l'Adour

6 900 hab. (Aturins),7ème commune des Landes, 5 778 ha dont 1 044 de bois. Altitude: 68 m (mini) – 176 m (maxi)
Le nom était Aire tout court jusqu'en 1962. La population avait décliné jusqu'aux années 1930 (moins de 4 000 hab.) et a repris depuis, du moins jusqu'en 1982 (6 200 sdc, contre 6 000 en 1999).
Résumé

La ville fut le centre historique du Tursan; elle se serre sur la rive gauche de l'Adour au pied des collines, et a dû déborder rive droite. Atura romaine, du nom même du fleuve, Aire fut un temps la capitale du roi wisigoth Alaric II, qui y promulgua son célèbre Bréviaire, puis elle eut un évêché dès 500.
La ville cumule cathédrale (11e-18e s.), église romane du 12e s., hôtel de ville dans l'ancien palais épiscopal (16e-17e) et halle aux grains, grandes arènes (4 800 places); elle a aussi un actif marché de gras. Aire dispose d'un équipement industriel assez étoffé: usine d'aviation (Potez, 270 sal.), foies gras et magrets (Sarrade, groupe Maïsadour), conserveries, biscuiterie (Du Bois de la Roche, groupe suisse Artal), plusieurs ateliers dont la carrosserie Gourdon (45 sal.) et une «écloserie» d'entreprises dans la zone d'activité de Peyres.
Aire a aussi une polyclinique (90 sal., 63 lits), un établissement de la Fondation santé des étudiants de France (90 sal.), des bureaux de la Caisse régionale de crédit agricole mutuel, un collège et deux lycées publics, une maison familiale rurale, un supermarché Champion (50 sal.). Un actif aérodrome, avec piste souple de 1 000 m et aéroclub, accueille un centre de vol à voile et le centre européen de lancement de ballons stratosphériques. L'urbanisation est contiguë avec Barcelonne-du-Gers (Gers) à l'est; plusieurs petits lacs de barrage collinaires agrémentent les environs. La communauté de communes d'Aire-sur-l'Adour correspond exactement au canton.


Histoire:
Avant l'époque romaine, un oppidum du nom de Atura existait sur le site d'Aire. De ce nom, emprunté au fleuve Adour, dérivent aussi bien le nom de la ville d'Aire que celui du Tursan (pagus aturensis). Il était occupé par le peuple des Tarusates.
Le bourg a été romanisé sous le nom de Vicus Julii.
Par la suite Aire devint, avec Toulouse, l'une des deux capitales du royaume Wisigoth d'Euric (466-484) puis d' Alaric II (484-507), et qui y promulgua en 506, son Bréviaire, condensé du droit romain, un an avant d'être vaincu par Clovis.
C'est durant cette période, en 476, que Quitterie, princesse catholique d'Espagne, fille du « roi » Caius et fuyant son prétendant, aurait été décapitée par les Wisigoths ariens à Aire. Sa tête y aurait fait jaillir une source miraculeuse. Son culte était très répandu en Gascogne, où on lui faisait guérir maux de tête et folie. Aire devient le siège d'un évêché.
C'est aussi à Aire, mais en bas, dans la cité fortifiée bordant l'Adour, qu'un accord fut passé au XIIe siècle entre le roi d'Angleterre, Edouard Ier, et l'évêque aturin, l'un accordant sa protection, l'autre une part de ses revenus.
Aire perdit son évêché à la Révolution. Au début du XIXe siècle, une réorganisation des diocèses de France (Concordats de 1801 et de 1817) a réuni les diocèses d'Aire et de Dax. Le siège principal de l'évêché a été officiellement transféré en 1933 à Dax, ville plus grande et mieux desservie par le train. La cathédrale d'Aire porte le titre de Concathédrale.


Monuments:
L'Hôtel de ville (depuis 1927) occupe une partie de l'ancien évêché. C’est un bâtiment du XVIIe siècle, avec un escalier de pierre et des plafonds à caissons, une tour ronde avec un escalier du XVIe siècle, coiffé en poivrière.
Au petit musée archéologique de l'Hôtel de ville, pierres sculptées de coquilles Saint Jacques.
La maison de l'Officialité, du XVIe siècle, 6 rue Labeyrie, avec des fenêtres à meneaux, était la juridiction où siégeaient les Jurats.
Le pont de pierre à cinq arches sur l'Adour date de 1852. Le quai sud et les bords de l'Adour ont été aménagés en une promenade qui mène jusqu'aux arènes.
La Halle aux grains, octogonale, avec de grandes arches de pierre, date de 1860.

La cathédrale Saint-Jean-Baptiste, (évêché d'Aire et de Dax) est une construction des XIe et XIIe siècles.
Souvent remaniée entre le XIVe et le XVIIe siècle, elle présente un aspect hétéroclite avec sa vaste rotonde du chevet. Elle a conservé du XIIe siècle trois travées et une abside.
La sévère façade du XIIIe siècle, surélevée d'une tour à toit d'ardoise, a pour portail une simple voussure en arc brisé. La sacristie est une salle capitulaire du XIVe siècle, aux voûtes gothiques retombant sur des piliers centraux, de facture toulousaine évoquant les "palmiers" des Jacobins. La nef est voûtée d'ogives au XIVe siècle. Le chœur est flanqué de quatre absidioles donnant sur le transept. Autels et orgues fin du XVIIIe siècle et son beau mobilier, stalles et maître-autel.
Dans le prolongement de l'abside vers le parc, l'orangerie de pierre, du XVIIe siècle, abrite des expositions temporaires.

Église Sainte Quitterie, inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco
Sur la colline du Mas, au sud-ouest de la ville, elle est de style gothique du XIIIe - XIVe siècle, hormis le chevet qui date de la fin du XIe ou du début du XIIe siècle. L'église est bâtie sur le site d'un ancien temple romain dédié au dieu Mars, comme en atteste la présence d'une dalle ornée de lauriers. Ce temple fut converti en baptistère par les évèques des Tarusates.
Au XIe siècle, les moines bénédictins de La Chaise-Dieu reçurent en donation de Pierre Ier, évêque d'Aire, l'église Sainte-Quitterie-du-Mas, se rattachant à la légende de Sainte Quitterie, jeune princesse gothe martyr. Ils édifièrent une abbaye à proximité pour animer le culte.
Les bâtiments furent dévastés par les troupes de Gabriel Ier de Montgomery en 1569 puis fortement remaniés, tandis que l'église Sainte Quitterie fut reconstruite en style gothique dès la fin du XIIIe siècle.

Le rayonnement spirituel et religieux de la cité épiscopale déclina avec les guerres de religion. L'abbaye fut mutilée puis transformée en 1661 en séminaire, avant d'être laïcisée. Un lycée professionnel occupe désormais les bâtiments et l'ancien évêché abrite la mairie.
Le chevet de l'église est construit dans le prolongement de la crypte. Cette dernière se compose d'une abside flanquée de deux chapelles latérales. On y accède par l'absidiole sud. Quelques vestiges de fresques datent du XIVe siècle.
Le chœur de l'église se pare de remarquables arcatures romanes à chapiteaux sculptés. Les plus belles, à colonnes géminées au centre sur stylobate et voussures décorées, sont de part et d'autre de l'abside. Les frères Mazzetti, sculpteurs, ont réalisé les retables en marbre du chœur et du bas-côté.
Derrière un porche ouvert dans la façade par un arc brisé, un portail gothique à trumeau de l'entrée de l'église a été fortement mutilé durant les guerres de religion. Sur le tympan apparaître le Christ en majesté. En dessous, deux linteaux présentent deux scènes différentes : l'Enfer et, au-dessus, le Paradis. Les trois voussures comportent des séries de personnages (anges nimbés, apôtres et prophètes). Les ébrasements sont ornés d'arcatures superposées.
Couronnant la façade soutenue par des contreforts, le clocher carré est percé de trois rangées d'ouvertures. Le tombeau de la sainte, magnifique sarcophage en marbre blanc de Saint-Béat, orné de sculptures que l'on pense remonter au IVe ou au Ve siècle, aurait, d'après la tradition, contenu ses reliques jusqu'au XVIe siècle. Sont sculptés en ronde bosse Adam et Ève, le baptême de Jésus, le Bon Pasteur, Daniel et les lions, Lazare et, sur les côtés, le songe et le naufrage de Jonas.


L'église Sainte-Quitterie et la cathédrale Saint-Jean-Baptiste sont des étapes sur la Via Podiensis, un des chemins du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, qui part du Puy-en-Velay et gagne Saint-Jacques-de-Compostelle par le col de Roncevaux.
Depuis le Moyen-Âge, des pèlerins affluent de toute part pour vénérer les reliques de la sainte. Ils entraient jadis dans la cité par un pont à péage sur l'Adour, plusieurs fois emporté par les flots. Ils étaient hébergés dans deux hospices :
· hospitalis de Adurra : le plus près du fleuve
· hospitalis de Manso : l'hôpital du Mas, aussi appelé hospice de Sainte Quitterie
Une chapellenie Saint-Jacques œuvrait pour le secours des nombreux jacquets de passage.

Diverses activités:


Aéroclub: Avions à moteur, ULM, planeurs
Polyclinique Les chênes

Cité scolaire Gaston Crampe

Maison familiale rurale

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