Le vent du nord pousse les nuages qui s'épanchent sur la face nord des Pyrénées. Versant sud les nuages sont allégés, il fait soleil. Nous laissons les voitures au pied du versant nord de la peña, au "parador" de Oroel, un illusoire château en Espagne, départ d'un sentier de parc naturel très bien aménagé. Le versant nord est très pentu mais les innombrables lacets du sentier rendent la progression facile sous les pins sylvestres. Le muguet n'y est pas encore fleuri. Peu avant le sommet des glaçons nous tombent sur la tête: le vent agite les branches, faisant chuter la neige accumulée les jours précédents.
Arrivés à la ligne de crête (collado de las Neveras), au-dessus des pins, nous découvrons le panorama sur la chaîne des Pyrénées, bien que les sommets soient encore un peu cachés par les nuages. Nous poursuivons sur la crête en direction du sommet où se dresse une grande croix métallique, par moments accrochant les nuages. Le vent commence à nous rafraîchir. A nos pieds, le val Ancha offre un beau damier de champs vers, jaunes et rouges. La terre d'ici est rouge. De l'autre côté de Jaca, la vallée de l'Aragon par laquelle nous sommes arrivés; au bout, le col du Somport. Nous progressons dans les arizones (coussins de belle-mère). Ça et là des narcisses.
Nous arrivons à la croix dans le vent et la brume. Un coup d'oeil, une pause photo, mais y pique-niquer serait un calvaire... Nous poussons quand même jusqu'à la pointe ouest de la Peña pour le panorama: on distingue l'embalse (lac) de Yesa.
Demi-tour jusqu'au collado (col), puis descente côté sud vers l'Ermita de la Cueva (ermitage de la grotte). Par endroits apparaît la roche, une sorte de béton des pierres et galets agrégés. La végétation est de type méditerranéen: "coussins de belle-mère" ou Echinospartum horridum (Genêt horrible)., buis, pins rabougris, narcisses...
Nous arrivons à l'ermitage, à flanc de montagne: une grotte où deux hommes s'affairent à faire un feu avec des branches fraîchement coupées, une chapelle troglodyte qu'on vient de laver à grande eau et fleurir, éclairée par un groupe électrogène, une construction de pierre récente où le groupe de paroissiens prépare son repas. Ils préparent la romeria (pélerinage) de Pentecôte, dimanche prochain.Sur une petite terrasse ensoleillée, face au sud, il fait bon. C'est ici que nous sortons nos casse-croûte des sacs.
Alors que certains ont entamé une sieste, un des paroissiens autochtones boit à la bota, puis propose sa gourde à Jacques qui s'en sort bien, à Dédé, roi de la régalade, puis à Betty... Le plus difficile est de savoir s'arrêter! Le vino rancio était excellent.
Ces trois là dopés, nous rebroussons chemin. L'air plus limpide, nous voyons mieux, au sud, les petites montagnes de la sierra de Guara couvertes de forêt, quelque sommet enneigé, une rare vallée habitée et cultivée... Revenus sur la crête d'Oroel, Guy peut maintenant nous aider à distinguer les sommets pyrénéens maintenant dégagés, du pic d'Orhy au pic d'Aneto.
Descente par la même piste qu'à l'aller. Gâteries sorties des malles de voitures. Nous avons cumulé 780 mètres de montée (dénivelée positive) dans la facilité.
Alors que ce matin nous sommes passés par la vallée d'Aspe avec une pause café à Urdos, le tunnel du Somport et la vallée du rio Aragon jusqu'à Jaca, au retour nous passons à l'est par Biescas, la station El Formigal et la vallée d'Ossau avec une escale "obligatoire" dans les ventas du col du Portalet
Album des photos de Francine.
Album des photos de François.
bonjour à tous. J'aimerais savoir quelle est la symbolique de cette croix "agrémentée" d'une faucille et d'un marteau. Quelle relation entre les deux symboles ? Si vous pouviez lever le mystère, ce serait sympa. Merci
RépondreSupprimerBonjour Marie-Jo.
RépondreSupprimerJe n'ai pas retenu une éventuelle explication de Guy, notre guide ce jour-là...
Comme vous je suppose, j'ai cherché en vain une explication sur "la toile". Cette croix aurait été dressée en 1902 par des forestiers. Voulaient-ils conjuguer les fois catholique et communiste?